Le « plan social » informel des intérimaires de CRIT

Pour un très grand nombre de salarié-e-s intérimaires de CRIT, la crise sanitaire liée au coronavirus s’est vite transformée en crise sociale. En cause, des missions trop courtes qui ont fait de ces salarié-e-s de CRIT des chômeurs en quelques jours.

Pour une salariée intérimaire déléguée par CRIT depuis 2 ans chez un prestataire de compagnie aérienne, l’aéroport vide de Roissy-CDG est aujourd’hui synonyme d’une grande désillusion : «En étant salariée de CRIT, je pensais faire partie de l’entreprise, mais, le 17 mars, l’arrêt du transport aérien m’a ramené à la réalité. J’avais un contrat de mission jusqu’au 29 mars, j’ai donc pu bénéficier du dispositif d’activité partielle pendant deux semaines. Mais à partir du 30 mars, je me suis retrouvée à Pôle Emploi. CRIT m’a laissé tomber comme beaucoup de mes collègues intérimaires. » La jeune femme a vu en quelques jours ses revenus passer de 1500 € à 920 € : « La situation financière est angoissante. Mais le pire, c’est de se dire que finalement, je n’existe pour mon employeur que quand je lui rapporte de l’argent, c’est difficile à accepter. »

Un comportement honteux de la direction!

«En réalité, la direction nous a bien fait comprendre qu’elle n’en avait rien à faire de nous et qu’elle ne reconnaissait pas les intérimaires comme des salarié-e-s à part entière», s’indigne un militant de la CGT CRIT,  plusieurs salariés permanents ont d’ailleurs été choqués par ce discours et se disent avoir honte du comportement de la direction qui n’a pas un geste pour des salarié-e-s intérimaires qui sont toute l’année en mission pour CRIT. »

Des milliers d’intérimaires condamnés à l’extrême précarité

L’arrêt total de plusieurs secteurs économiques comme ceux de l’aéroportuaire, de la restauration ou de l’évènementiel a mis en quelques jours des milliers de salarié-e-s intérimaires de CRIT sur le carreau. Une situation que dénonce avec force Marie Le Menez, secrétaire générale de la CGT CRIT : «Beaucoup d’intérimaires multiplient depuis des années des contrats de mission journaliers ou à la semaine. Eux se sont retrouvés directement à Pôle Emploi et n’ont même pas pu bénéficier des dispositifs de solidarité mis en place par le gouvernement par manque de communication de la part de CRIT. La direction a ainsi exclu bon nombre d’intérimaires de la possibilité d’un arrêt maladie pour garde d’enfants ou de celui pour les salariés vulnérables présentant des risques de comorbidité. »
La direction de CRIT, se réfugiant derrière l’idée que la fin du contrat de mission élimine tout lien de responsabilité sociale, a, de fait, organisé un plan de licenciement informel de grande ampleur, condamnant ces salarié-e-s intérimaires en contrat court au chômage et à une extrême précarité.

La CGT CRIT dénonce avec force l’attitude intolérable et méprisante de la direction vis-à-vis des dizaines de milliers de salarié-e-s intérimaires de CRIT dont le travail quotidien fait la richesse de l’entreprise. En ces temps où l’intérêt général et la solidarité priment sur l’intérêt particulier, la direction de CRIT, en n’assumant pas ses responsabilités sociales, est comptable du désarroi et de la précarisation de milliers de familles.